Sculptrice aérienne d’objets volatiles
Comédienne et danseuse aérienne, je sculpte l’espace avec le corps, dessine des courbes et des spirales, enroule et transperce, comme si l’air devenait matière tangible. Cette évolution du corps aérien en 3 dimensions est pour moi une passerelle métaphorique vers la sculpture. Du métaphysique au physique il n’y a qu’un pas vers la terre.
Je cherche dans mon travail de céramiste à retrouver la sensualité de la courbe, à tirer une ligne épurée.
Le monde marin et le monde minéral sont des inspirations majeures ainsi que la nature canadienne de mon enfance. Quand j’étais petite, avec mon père et mon frère, on collectionnait coquillages et objets échoués sur la plage du lac pour ensuite en faire des oeuvres dans le sable. Des espèces imaginaires éphèmères, disparues. Nous étions déjà dans l’Anthropocène.
Dans ma recherche de forme, la sculpture traditionnelle Inuit, qui fait partie de mon histoire, laisse son empreinte avec ce croisement particulier et ludique entre le figuratif et l’abstrait. Mais c’est aussi Henry Moore, Tony Cragg, Calder, Andy Goldsworthy et bien d’autres…
C’est une exploration entre sculpture et installation, du dialogue entre l’air et la terre scellée par le feu, entre le mouvement et l’immobilité qui me mène à des assemblages et empilements d’éléments tournés et d’éléments modelés qui finiront suspendus ou vibrants dans un fragile équilibre et donc toujours en mouvement.
Un hommage aux espèces imaginaires en voie de disparition.
Et dans l’immobilité la danse. (Four Quartets, T.S. Eliot)